Menu Rechercher

Énergie

Évaluer l’utilisation des biocombustibles liquides aux Territoires du Nord-Ouest

Pour déterminer si l’emploi des biocombustibles liquides serait pratique dans les Territoires du Nord-Ouest, le GTNO a chargé le Saskatchewan Research Council (SRC) de mener une étude de faisabilité.

 

La Stratégie énergétique 2030 des Territoires du Nord-Ouest (la Stratégie) expose l’approche à long terme du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest (GTNO), qui vise à assurer la stabilité, l’accessibilité et la viabilité de l’approvisionnement et de la consommation énergétiques aux TNO.

Dans la Stratégie énergétique, le GTNO s’est engagé à évaluer si les biocombustibles liquides étaient pratiques pour le transport et d’autres utilisations aux TNO.

Les biocombustibles sont tirés de la transformation de produits d’origine végétale ou animale. Puisque ces matériaux (parfois appelés « matières premières ») peuvent se reconstituer naturellement, ils sont considérés comme des combustibles à faibles émissions de carbone. Les TNO utilisent déjà le bois de chauffage et les granules de bois comme biocombustibles solides pour réduire l’utilisation de mazout de chauffage. Nous sommes d’ailleurs un chef de file au Canada; le bois satisfait actuellement environ 25 pour cent des besoins en chauffage de notre territoire.

Les biocombustibles liquides peuvent être utilisés pour remplacer les combustibles fossiles traditionnels comme le diesel et l’essence et réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Ils incluent notamment l’éthanol (alcool), le biodiesel et le diesel renouvelable.

Éthanol et biodiesel

  • Dans d’autres régions du Canada, il est commun de trouver en vente de l’essence et du diesel mélangés à de l’éthanol ou à du biodiesel, qui sont utilisés depuis un certain moment. À l’heure actuelle, ils ne le sont pas aux TNO, car ils ne sont pas très adaptés à notre climat froid. Nous aurions aussi besoin de nouvelles infrastructures pour les entreposer à plus long terme à l’abri des extrêmes de température.

Diesel renouvelable

  • Le diesel renouvelable est un produit émergent considéré comme un biocombustible avancé dans le sens où on peut le rendre très semblable au diesel dérivé des combustibles fossiles.

  • Le GTNO est très intéressé par l’utilisation potentielle du diesel renouvelable aux TNO, puisque plus de 40 % de nos émissions de GES sont causées par les transports alimentés au diesel, et nous disposons encore de trop peu d’options techniques pour pallier ce problème.
     

Le GTNO a chargé le Saskatchewan Research Council (SRC) de mener une étude de faisabilité pour déterminer si l’emploi des biocombustibles liquides serait pratique dans le territoire. Cette étude tenait compte de facteurs comme la disponibilité, le prix, l’entreposage à long terme et la façon dont notre climat froid pourrait affecter les biocombustibles liquides tout au long de leur transport, de leur gestion, de leur entreposage et de leur utilisation.

L’étude se concentrait sur l’utilisation potentielle de l’éthanol et du diesel renouvelable pour le transport routier et du diesel renouvelable pour le chauffage des bâtiments. Les autres utilisations potentielles pour ces combustibles (pour la production d’énergie ou les sites miniers éloignés par exemple) n’ont pas été prises en compte. 

De façon générale, l’étude a confirmé au GTNO que les biocombustibles liquides étaient une option importante à long terme pour réduire les émissions de GES aux TNO.

Il est évident qu’utiliser les biocombustibles liquides pour le transport routier et le chauffage des locaux pourrait réduire considérablement les émissions de GES du territoire dans le futur, et on prévoit que le Canada augmentera fortement sa capacité de production en biocombustibles liquides (y compris le diesel renouvelable) dans les années à venir.

Cependant, les chercheurs ont cerné un certain nombre d’obstacles à surmonter avant qu’on puisse généraliser l’emploi de ces produits :

  • Le cas échéant, les TNO disposent de peu des matières premières nécessaires pour produire leurs propres biocombustibles liquides, ce qui implique que les produits devraient être achetés à l’extérieur du territoire;
  • En général, les distributeurs pétroliers privés ne connaissent pas bien les biocombustibles liquides et doutent de leur capacité à gérer et à entreposer ces produits;
  • Le diesel renouvelable n’est pas actuellement produit au Canada et doit être importé;
  • L’approvisionnement mondial en diesel renouvelable est très limité, et ce qui est produit ne peut pas être utilisé aux TNO, puisqu’il ne répond pas aux spécifications imposées par la froideur de notre climat; 
  • Selon la tarification estimée, remplacer l’essence par des mélanges d’éthanol ou remplacer le diesel par le diesel renouvelable serait très coûteux, de l’ordre de millions de dollars par an en dépenses supplémentaires pour les consommateurs ténois, même en tenant compte d’une taxe sur le carbone de 50 $/tonne.

Malgré les promesses à long terme de ces produits, aucun biocombustible adapté au froid extrême pour une utilisation stable, accessible et viable aux TNO n’est actuellement disponible. Le GTNO continuera de surveiller attentivement l’approvisionnement en biocombustibles liquides et les tendances de consommation au Canada, et recherchera des possibilités de financement ainsi que des occasions d’effectuer des essais pilotes, si de nouveaux produits plus adaptés à nos conditions arctiques et subarctiques voient le jour.